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À la recherche du paradis perdu ?

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À la recherche du paradis perdu ?
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La souffrance, sublimée jusqu’à devenir un viatique à la vie éternelle, n’exercera bientôt plus sa peine sur nous autres humains. Déjà, certaines douleurs corporelles sont  réduites à néant depuis la démocratisation de l’anesthésie à l’éther en 1847. Grâce aux hérauts de la Paradise Engineering, cette ingénierie du bonheur annihilant toute peine physique ou psychique, l’homme pourrait prochainement quitter le  purgatoire et entrer dans le Jardin d’Eden. Et pour croquer ce paradis, une seule pomme vertement défendue par le transhumanisme : la convergence des NBIC.

NBIC. 4 lettres, qui additionnées, pourraient donner le produit d’une vie nirvanesque. Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et Sciences Cognitives. En alliant ces disciplines, les humains désirent réaliser leur rêve le plus fantasmagorique : atteindre la vie éternelle. L’ingénierie du paradis fut d’abord connue sous le nom d’Ethique Utilitariste[1], défendue par le philosophe britannique Jeremy Bentham en 1789. Ce courant de pensée prescrivait d’anticiper les conséquences d’une action en vue d’agir uniquement pour maximiser le bien-être des êtres sensibles. En 1995, son compatriote philosophe, David Pearce, s’en inspire pour créer sa propre théorie : la Paradise Engineering, tendant à supprimer toute peine à l’âme et au corps. Mais, les troubles psychiques peuvent-ils seulement être maîtrisés par l’homme ? Les théoriciens avancent qu’une connaissance approfondie de la plasticité neuronale, des maladies psychologiques et des traitements médicamenteux permettrait de modeler le cerveau pour en « interdire » l’accès aux troubles mentaux. Études à l’appui, Pearce distingue alors deux phases du trouble bipolaire : l’une dépressive, l’autre maniaque. Accélération de la pensée, hyperactivité physique et euphorie frissonnet les  symptômes de cette dernière stase. Or, comment peut cette imperméabilité cérébrale au malheur  peut-elle être possible ?

Le Wireheading ou l’impulsion édénique

illustration 3D de têtes robotiques sur un mur

Bafouée telle une barbarie dès les années 1970, la stimulation électrique du cerveau semble aujourd’hui s’humaniser. Grâce à de l’électricité envoyée au centre du plaisir, le wireheading (casque cérébral connecté) produirait un effet mélioratif sur les sujets testés. En théorie, cette technique peut s’apparenter à la meilleure expérience imaginable. Mais  cette béatitude ne relèverait-elle pas du miracle ? C’est sous-estimer la puissance créatrice des Adam que nous sommes. Car l’homme peut dès aujourd’hui, grâce aux NBIC,  recréer les émotions.

Interview de Jean-Michel Besnier

Lorsque ce système sera adapté à notre organisme, on assistera sans doute à une sélection des émotions positives afin de conserver ad vitam aeternam l’extase ainsi procréée. L’homme, fait Dieu, pourra enfanter sa propre création : le transhomme. Une première dans l’histoire des vivants : l’espèce ne se reproduira plus mais se produira.

Puis l’Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’Orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. – Genèse, II, 8 

Un verset résonne à l’oreille de l’homme-machine, tel l’écho des erreurs passées. Le fils d’Eve tentera-t-il à son tour de surpasser l’éternel ?

michelangelo revisité

Aussi alléchant que cela soit, il faut jauger des risques qu’un état de félicité permanente pourrait engendrer. L’Américain Steve Omohundro estime que le bonheur pourrait dégénérer en addiction, altérant notre jugement sous influence de ce sentiment transcendant. Persuadé que n’importe quelle intelligence artificielle pourrait se convertir au wireheading, Omohundro lui se fait prophète. Une Intelligence Artificielle (I.A)  pourrait imposer cette technique pour que les hommes soient inlassablement heureux, perdant cependant le paradis tant souhaité : la valeur même du bonheur. Cette addiction au bonheur travestirait alors en vice cette joie tant recherchée. L’humain aurait-il atteint les limites de son existence ? Ou devra-t-il emprunter d’autres chemins pour tenter l’envolée céleste ?

La pharmacopée du bonheur  

Si la volonté d’altérer nos signaux cérébraux séduit peu, d’autres moyens d’achever notre quête angélique demeurent. Les amphétamines, qui stimulent le cerveau, pourraient être salutaires dans les cas de troubles mentaux, malgré leur prohibition, en raison de leurs effets psychotropes, dans la plupart des pays. A priori, l’usage récréatif de la MDMA n’était absolument pas la motivation première à son utilisation. Synthétisée en 1898, par Anton Köllisch, en Allemagne, puis vulgarisée par deux chimistes pendant la Première Guerre Mondiale, elle fut administrée  comme anorexigène et stimulant au sein des troupes allemandes. Alexander Schulgin, chimiste allemand s’intéresse à l’ecstasy dès les années 1970 et découvre son pouvoir jubilatoire: un psychoactif capable de réguler les humeurs en procurant un sentiment d’amour intense, d’empathie ou d’honnêteté. La MDMA agit sur le circuit de la sérotonine (un régulateur de l’humeur), en bloque le transporteur et laisse les vannes ouvertes. Cette molécule s’infiltre sans retenue parmi les neurones et euphorise l’esprit.

Si l’ecstasy donne l’illusion de grimper au septième ciel – joie démesurée, compassion débordante, puissant sentiment amoureux – la « descente » est loin d’être idyllique. Une fois le stock de sérotonine épuisé, l’extase se fait calvaire. Angoisses, tremblements, dépressions, irritabilité et fatigue extrême s’emparent du corps comme le diable. A long terme, cette drogue laisse des lésions cérébrales irréversibles, tels que le risque de souffrir de la maladie de Parkinson. Si l’homme arrivait à séparer les effets positifs des conséquences négatives de la MDMA, il serait alors possible de vivre dans un bonheur total, mais par intermittence. Atteindre le Nirvana, cet état de sérénité  après expiation du désir, visé par Bouddha, deviendrait alors réalité. A l’opposé des préceptes bouddhistes, Freud lui considère que le « principe de Nirvâna » flirte avec une pulsion mortifère. Cette tendance psychique ramenant à zéro toute excitation pousse l’individu à ne plus rien désirer, jusqu’à sombrer dans le néant. Jacques Lacan, freudien convaincu, présume que ce principe morbide incarne le « dernier ressort de l’évolution libidinale, [qui est] de retourner au repos des pierres. Ce dont il s’agit dans ce que Freud découvre comme au-delà du principe de plaisir, c’est qu’il y a peut-être, en effet, ce terme dernier de l’aspiration au repos et à la mort éternelle ». S’il était possible de cristalliser de cette ataraxie, cette absence de trouble de l’âme, le bonheur lui-même ne perdrait-il pas de son sublime?

De la conscience à la carte-mère

Bien qu’il en soit à ses balbutiements, le transhumanisme insuffle déjà le désir de créer un être parfait (voir article clonage). La convergence des NBIC permettent ainsi au bipède sans plume de cloner ou encore de concevoir des implants cérébraux (cf. article séance 5).  L’ultime étape pour donner naissance à un hybride résiderait en la virtualisation de la conscience comme de sa mémoire. Télécharger notre mémoire sur le disque dur d’un superordinateur (cf. article séance 7) incarnerait une performance unique. Or, la virtualisation de la conscience pourrait avoir des effets dévastateurs sur cette ingénierie du bonheur, comme l’illustre par exemple la série américaine Person of Interest, sortie en 2011

Les théoriciens eux aussi, tentent d’anticiper les conséquences de la passion créatrice de l’homme. Dans un article publié dans le World Future Society magazine (hiver 2011), neuf maladies psychologiques risquent d’émerger au sein des personnalités virtuelles, selon Bruce Tonn. Le Trouble de la Personnalité Borderline, par exemple (impulsivité majeure, instabilité des relations interpersonnelles et de l’image de soi), pourrait se déclencher chez des consciences informatisées. Elles vivraient complètement coupées de ce qu’elles étaient auparavant. Elles se souviendraient avoir marché, mangé, parlé, avoir fait l’amour, mais sans pouvoir les expérimenter en leur chair. Leurs esprits subiraient une telle confusion qu’elles ne pourraient comprendre leur passage d’une âme incarnée à l’état d’intelligence vaporeuse.

Dans cet univers virtuel, tous les critères qui autrefois servaient les hommes à se différencier les uns des autres – l’apparence, l’ethnie, le sexe, l’âge –, se liquéfieraient pour se fondre dans un environnement impalpable. Les Troubles Antisociaux de la Personnalité pourraient donc également se propager dans le monde abstrait. Si certains critères, comme la socialisation, ne pouvaient être transférés dans le fichier cérébral, alors ceux-ci n’existeraient pas pour les virtualisés. Ne ressentant nul besoin de contact extérieur, le transhomme deviendrait un sociopathe virtuel doublé d’une machine super intelligente. La schizophrénie, autre ver à pourrir la pomme, dévorerait à son tour la chair édénique. Les schizophrènes souffrent d’une perte de contact avec la réalité et d’une anosognosie (qui n’a pas conscience de sa maladie) seraient conscientes de vivre sous cette forme, grâce à leurs souvenirs mais dépourvues de sens réels ; s’opèrerait alors une déconnexion de la réalité la schizophrénie se manifesterait. Malgré tous les efforts pour éradiquer la souffrance, elle finirait par éroder les remparts ainsi érigés.

L’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. – Genèse, III, 22

Méditons cet avertissement avant de croquer le fruit défendu de l’homme augmenté. Qu’adviendra-t-il de celui qui refuse de se muer en transhomme et d’abandonner cette souffrance qui fait de lui un être sensible ? La Paradise Engineering reste une chimère nous permettant d’entrevoir les potentielles futures conditions de vie de l’homme. (lire article sur l’essence humaine) Mais les rêves d’immortalité de notre espèce ne sont-ils pas, en fin de compte, l’antithèse de la vie dont la finalité réside en sa finitude ? Ou ne sont-ils que l’ulitme étape de notre évolution avant l’extinction ?

[1] formule bien connue, « le plus grand bonheur du plus grand nombre ». Faute de pouvoir définir objectivement le Bien et le Mal, la théorie utilitariste choisi d’en faire abstraction pour ne garder que « l’utile » comme critère premier d’une action et ainsi accéder à une joie maximisée en minimisant la souffrance. Ce principe est formulé ainsi par Bentham « La nature a placé l’humanité sous l’empire de deux maîtres, la peine et le plaisir. C’est à eux seuls qu’il appartient de nous indiquer ce que nous devons faire comme de déterminer ce que nous ferons. D’un côté, le critère du bien et du mal, de l’autre, la chaîne des causes et des effets sont attachés à leur trône. » (Principes de la morale et de la législation, 1789).

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