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Broda fait son cinéma ! Bilan sur le palmarès (officiel) 2018

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Broda fait son cinéma ! Bilan sur le palmarès (officiel) 2018
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Le verdict est donc tombé, samedi 19 mai entre 19h30 et 20h15.

Entre quelques blagues (rapides) d’Edouard Baer, moins en forme que lors de l’ouverture et quelques notes de musique de Sting (que fait-il là ?), très en forme, le jury de cette année a fait preuve d’audace, de discernement et même de courage. Ils ont peut-être oublié deux films (le russe Leto et le chinois Les Éternels) mais ils ne sont pas, ou peu, trompés sur le reste !

Photo de l’article : ERIC GAILLARD/REUTERS

Une palme d’Or à voir et à revoir !

C’est donc une Palme d’Or japonaise (la première depuis 1997 et L’Anguille de Shoei Imamura) : Une affaire de famille réalisé, écrit et monté par Kore-Eda Hirokazu qui a triomphé lors de ce 71Festival de Cannes.

Le film suit un scénario très original et avec une distribution éclatante pour cette famille : Franky Lili (le père), Ando Sakura (la mère) Jyo Kairi (le fils), Matsuoka Mayu (la fille), Miyu Sasaki (la tante) et Kiki Kirin (la grand-mère). Une famille donc « normale » en apparence, mais Hirokazu va faire éclater cette norme en rééquilibrant en permanence les enjeux d’espace (une seule pièce), de nourriture (des repas successifs) et de transmission.
Qu’est-ce que l’éducation ? Que sont les liens du sang par rapport aux liens affectifs ?

« Une Affaire de famille » de Kore-Eda Hirokazu – Le Pacte

Hirokazu nous avait déjà retourné avec Tel père, tel fils en 2013 et retouché avec Notre petite sœur en 2015. Il confirme donc avec cette « Affaire de famille » universelle…

Il ne faut pas en dire plus car le film doit garder de son mystère et de sa beauté. En tout cas moi, j’irai le revoir !

Un palmarès plein d’audace

C’est ensuite un Grand Prix du Jury militant (et non militaire : le bon dosage entre poétique et politique) et populaire (et non populiste : cela fait du bien en ces temps troubles) qui est donné à BlacKkKlansman d’un Spike Lee en pleine forme.

Ou comment raconter une (autre) histoire du cinéma avec des films importants tels que Naissance d’une Nation, Autant en emporte le vent ou encore In the Heat of the Night, qui parlent tous de la ségrégation, la violence, les armes, bref qui parlent tous de l’Amérique.

C’est une fiction qui part de faits réels. C’est un film qui nous parle d’hier (la fin des années 70), mais qui trouve son excipit dans le réel, dans des images d’actualité (dans des discours de Trump, par exemple) qui nous révulsent tous, en tout cas, presque tous.

En ces temps troublés, aux Etats-Unis, en Syrie, mais aussi en France, des films peuvent nous aider à sortir des ornières du racisme, de la peur qui dévore l’âme (comme disait Fassbinder), du refus de l’altérité et de l’Histoire. Merci à Spike Lee et au jury de s’en rappeler !

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Le Prix du Jury attribué à Capharnaüm de Nadine Labaki semble aller dans la même direction. Distinguer une femme – ce fut l’année des femmes à Cannes et Asia Argento a su rappeler pourquoi dès le début de la cérémonie, en confirmant avoir été violée par Harvey Weinstein à Cannes en 1997 ! – qui vient d’un pays de cinéma peu connu (c’est le ou l’un des premiers films libanais à être au palmarès).

Les avis étaient partagés à la sortie du film : chef d’œuvre moderne qui nous bouleverse, fable misérabiliste qui prouve que tout le monde n’est pas Vittorio De Sica… Peu importe, le film est primé, il fera le tour du monde et permettra à Labaki de continuer une œuvre sensible (tel son Caramel en 2007) et forte (Et maintenant on va où ? en 2011) qu’elle façonne avec son mari musicien et producteur Khaled Mouzanar.

 

Le Prix de la Mise en Scène revient au sublime Cold War du Polonais Pawel Pawlikowski, qui réussit à nous raconter la Grande Histoire (de Yalta au crépuscule des années 70) en suivant la petite histoire d’amour impossible entre la chanteuse-danseuse Zula (forte et friable à la fois) et le compositeur-musicien Wiktor (sensible et courageux à la fois).

Ce (non) couple passera les frontières de nos âmes en nous laissant une trace indélébile dans un noir et blanc de circonstance, moins fringuant que celui de Leto (l’oublié du palmarès), mais peut-être plus intemporel. Après avoir mis tout le monde d’accord avec Ida en 2013, Pawlikowski continue une œuvre fondamentale, tant mieux.

 

Le Prix du scénario a couronné deux films ex-aequo :

Tout d’abord, l’émouvant Lazzaro Felice de l’Italienne Alice Rohrwacher, qui de façon légère et intense questionne la vie, la mort, l’amour et l’au-delà. Le film s’inscrit dans une tradition du grand cinéma italien, viscontienne (?). Entre néo-réalisme rural et fresques historiques sublimées, l’amitié entre Lazzaro et Tancredi dépassera les temps et les espaces. Le film devait trouver sa place dans le palmarès, pourquoi pas au scénario ?

Et ensuite, avec le puissant Se Rokh de l’Iranien Jafar Panahi, que sa fille (qui elle a le droit de quitter l’Iran) a bien représenté. Son triple portrait d’actrice – une jeune recherchée par une moins jeune qui trouvent le réconfort et l’harmonie auprès d’une plus vieille cantonnée dans le hors champ – nous bouleverse. Panahi était donc interdit de Cannes, mais il était bien présent à l’écran, assumant son statut d’héritier du grand Kiarostami. Espérons qu’un jour, il pourra circuler à nouveau, autrement qu’à travers ses films de déambulations.

 

Les Prix d’Interprétations reviennent à deux acteurs méconnus, alors que près de la moitié du Jury était composé d’acteurs stars (la présidente australienne Cate Blanchett, l’acteur chinois Chang Chen et les deux starlettes Léa Seydoux et Kristen Stewart). La première lauréate est donc la Kazakh Samal Yelyamova, qui rayonne dans Ayka de Sergey Dvortsevoy. Elle y campe une mère courage qui affronte, grâce à sa résistance maternelle, un monde corrompu et sauvage. On pourra regretter que le jury ait zappé la prestation de la chinoise Zhao Tao, éclatante dans le second oublié du palmarès : Jia Zhang-Ke et son film Les Éternels.

L’autre lauréat est l’Italien Marcello Fonte qui dans Dogman, vit une odyssée en parfaite adéquation avec l’univers du réalisateur Matteo Garrone, entre la violence mafieuse de Gomorra et l’ironie misérable de Reality. Ce toiletteur pour chien trouvera les ressources pour dépasser les obstacles amenés par son vieil ami Simoncino, taulard cocaïné qui bouscule sa quiétude…

PRIX D'INTERPRETATION FÉMININE : Samal Yeslyamova © Pascal Le Segretain / Getty Images
PRIX D’INTERPRETATION FÉMININE : Samal Yeslyamova © Pascal Le Segretain / Getty Images
PRIX D'INTERPRETATION MASCULINE Marcello Fonte © Pascal Le Segretain / Getty Images
PRIX D’INTERPRETATION MASCULINE Marcello Fonte © Pascal Le Segretain / Getty Images

Mais où est passé le cinéma français ?!

Le Jury a boudé les films français présentés à Cannes. On peut le comprendre pour Les filles du Soleil de Léa Husson et Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez, faibles par rapport au reste de la sélection. On peut le regretter (sans amertume non-plus) pour l’élégant film de Christophe Honoré Plaire, aimer et courir vite et le stimulent film de Stéphane Brizé En Guerre.

C’est donc par le biais d’une Palme d’Or Spéciale que le cinéma français s’agrippe au Palmarès. Ce prix, inventé par le Jury, revient au patriarche de la sélection, le toujours en recherche Jean-Luc Godard, qui continue de creuser son sillon de cinéfils (plus que cinéphile), de poursuivre une œuvre entamée dans les années 50, comme sa camarade de la Nouvelle Vague, Agnès Varda qui a présenté son touchant L’une chante, l’autre pas, lundi 14 dans le cadre du Cinéma à la plage.

C’est donc un festival dense (comme souvent) et riche (comme rarement) qui s’achève.

Les critiques sont parfois acides avec la sélection et le Palmarès de cette année (Mendelbaum dans Le Monde), mais je ne suis pas d’accord. Il n’y a peut-être pas eu de chef-d’œuvre majeur (cela fait longtemps qu’il n’y en a pas eu sur la Croisette), mais il y a eu plusieurs films détonants et étonnants durant cette quinzaine, donnant une tendance du cinéma de 2018, qui commence plutôt bien !

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