Didar Domehri à EICAR Paris : produire à l’international, entre contraintes et convictions

La productrice internationale Didar Domehri était présente à EICAR Paris lors du petit-déjeuner personnalité organisé par le médiaClub International. Un temps de dialogue autour de la production internationale et indépendante.

Didar Domehri, pilier de l'audiovisuel
Didar Domehri est productrice et fondatrice de différentes boîtes de production telles que Full House ou Maneki Films qui a obtenu le Prix IFCIC 2017 de la jeune société de production indépendante. Elle a produit de nombreux longs métrages dont : Les Filles du soleil et Bang Gang d’Eva Husson, El Presidente et Paulina de Santiago Mitre, Retour à Ithaque de Laurent Cantet ou encore 7 Days in Havana. Ancienne directrice des ventes internationales de Playtime, elle fut vice-présidente du comité de sélection Aide au cinéma du monde. Group leader pour la formation de producteurs européens EAVE, elle intervient aussi au TorinoFilmLab et auprès du programme Next Step de la Semaine de la Critique. Elle siège à la Commission des producteurs de long métrage d’Unifrance.
Production internationale : l'adaptation aux cultures locales
Didar Domehri a produit plus d’une vingtaine de courts métrages, à parts égales entre projets français et étrangers. « J'ai emmené des réalisateurs français tourner à l’étranger. Et j’ai aussi fait venir des réalisateurs étrangers en France. »
Elle raconte comment chaque film l’amène à adapter ses méthodes de travail, selon les cultures des pays « Avec les Français et les étrangers, je travaille différemment. Il faut s'adapter car ce ne sont pas les mêmes sources de financement, ni les mêmes délais. »


L'évolution des projets en fonction des contextes
Les projets que Didar Domehri développe sont souvent longs à monter et évolutifs selon le contexte. Certains films changent de format en fonction des interlocuteurs : « Un projet s'est vu refuser par la télévision parce qu'il avait été jugé trop dark. J'ai donc décidé d'en faire un long métrage. »
Elle observe également les mutations des usages auxquelles il faut s'adapter : « On voit de plus en plus de films qui ne marchent pas en salle, mais qui trouvent leur public sur les plateformes. »
L'accompagnement des premiers films de talents émergents
Lorsqu’on l’interroge sur l’origine de ses projets internationaux, elle répond : « Je rencontre des talents quand je suis jury dans les Festivals. Les gens m’approchent aussi en fonction des films que j’ai déjà faits. »
La productrice nous apprend les obstacles rencontrés quand on produit des nouveaux cinéastes, notamment ceux qui ne sortent pas d’écoles de cinéma : « Faire un premier film est un véritable parcours du combattant : faire connaître un réalisateur, l’amener jusqu’aux distributeurs, en France et à l’international. »


La formation à l’international dès l'école
À EICAR Paris, les questions de production internationale sont au cœur des programmes. Le Bachelor of Fine Arts et le Master of Fine Arts in Filmmaking, enseignés en anglais, accueillent des étudiants du monde entier. Le One Year Program in Filmmaking et les cours de français langue étrangère appliqués à l’audiovisuel complètent cette offre tournée vers les pratiques globales du cinéma. Autant de formations qui préparent concrètement à l’internationalisation des parcours, dès les premières étapes de la professionnalisation.