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Actualités

Blade runner. Vague à lame.

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Blade runner. Vague à lame.
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1982

J’ai quatre ans.

Je regarde distraitement une émission du dimanche après-midi à la télé – sans doute Jacques Martin – quand soudain un chroniqueur annonce la sortie prochaine de Blade Runner, et en montre quelques images. Parmi celles-ci, Daryl Hannah qui fait des flips-arrières pour attaquer Harrison Ford. Celle-là va me hanter. Ce sera une idée fixe pour moi que de voir ce film. Une obsession.

Trois ou quatre ans plus tard, donc la moitié de ma vie, c’est une attente énorme, il passe à la télé un mardi soir. Je découvre un film plus ennuyeux que prévu, avec cette voix-off omniprésente et une lenteur à couper au couteau qu’un enfant élevé à Goldorak ne saurait tolérer. Mais bon, il y a bel et bien Daryl Hannah qui fait des flips-arrières.

Mais pas que.

Un vivier d’images s’emparera de moi à tout jamais. Les vaisseaux, les néons partout (jusque dans les parapluies !), l’imper transparent de Joanna Cassidy, et évidemment Rutger Hauer qui court en boxer. Pour bien des gens Blade Runner est un film important, voire définitif, et il le mérite au premier coup d’œil.

Blade runner. Ridley Scott. Affiche du film.

1992

Depuis, je me suis profondément intéressé au cinéma et j’ai vu une flopée de ce qu’on appelle les « classiques instantanés » des années 80. Les Mad Max, Terminator, Robocop m’ont accompagné tout du long, et laissé leur empreinte indélébile. Blade Runner s’estompe avec le temps et ça n’est pas avec Legend ni Alien que je vais particulièrement apprécier Ridley Scott.

Ceci dit je sais que je n’ai pas détesté, et quand vient l’occasion de le revoir en salle dans son Director’s Cut, je saute sur l’occasion. Je m’en souviens encore, c’était au Gaumont des Halles, un cinéma qui n’existe plus…

Je me retrouve face à un vrai film. La voix off a disparu et la fin a beaucoup plus de punch. J’entends encore mon père murmurer : « Ah, oui ! » tant ce dénouement est plus courageux, vif, intrigant.

Le travail de sagouin effectué sur la post-prod de la version 82 avait tué le film ! Il avait certes de beaux restes, mais clairement il a fallu attendre dix ans pour qu’on ait droit à ce qu’il aurait toujours dû être. Un lent trip poétique et envoûtant, ne livrant pas forcément toutes ses clefs, en tout cas pas à voix haute et où les dernières secondes remettaient en question la vie-même du héros…

2015

Le Final Cut sort en salle. J’y retourne.
Cette version, je l’ai déjà vue en Blu-ray – le seul Ridley Scott de toute ma Blu-raythèque – mais je sais que faire l’expérience de le revoir en salle ne se refuse pas. Salle comble un samedi après-midi au Ciné Cité Les Halles – cinéma qui à ma connaissance existe encore au moment où j’écris ces lignes.

Quel miracle que ce film. Dans une carrière jalonnée de merdes et de saloperies, Ridley Scott a trébuché et pondu une grande œuvre, un vrai mètre étalon du cinéma contemporain. Blade Runner s’affranchit du roman de K. Dick pour en sublimer la substance. Des hommes artificiels cherchent leur place dans un monde qui ne veut pas d’eux. Redoutant leur mort avec la dernière énergie, ils en deviennent plus humains que ceux que l’on peut croiser dans les rues, dans les bars, insouciants de leur existence, insensibles.

Le scénario n’est pas toujours solide. Par exemple au début on apprend qu’un autre Blade Runner a dû conduire des tests Voigt-Kampff alors que les forces de l’ordre ont à disposition le signalement des Répliquants en fuite…

Ou encore à la fin, Rudger Hauer connait le nom d’Harrison Ford, alors qu’il n’a jamais eu affaire à lui ni accès à l’information…
Mais à vrai dire, ce sont là des impairs sans grande conséquence, Blade Runner privilégiant une ambiance et des thèmes forts à une véritable intrigue en béton.

Parfait héritier de Sam Spade et Philip Marlowe, Harrison Ford tient l’un des rôles les plus ambivalents de sa carrière. Anti-héros dépassé par les évènements, tyrannisé par ses supérieurs et défoncé-la-gueule par ses proies, il se rachète une virilité en malmenant Sean Young avant de l’embrasser de force…
Face à lui, un anti-vilain. Rutger Hauer est si convainquant qu’on peut sympathiser avec sa détresse. Après tout, il cherche son créateur, son père, pour quémander quelques années de plus au compteur… Ses meurtres sont d’une brutalité tétanisante, mais le caractère désespéré de son voyage le rend suffisamment fragile pour qu’on soit de son côté lorsque survient son revirement.

 


Lors de la scène finale, véritable tour de force narratif, Rutger a Harrison à sa merci, mais voit en lui un pair, un guerrier obsolète qui a perdu place en ce bas monde. Aussi l’épargne-t’il avant d’accepter sa mort en déclamant le plus beau des poèmes.

Et en effet, Harrison est lui aussi un Répliquant. Gros bouleversement du Director’s Cut, la découverte de l’origami licorne invite le spectateur à s’interroger sur ce Blade Runner au passé trouble, qui n’a vécu que pour éliminer ses semblables au mépris du danger et de la douleur.


Comment le mec qui a fait Blade Runner a-t’il pu ensuite commettre des merdes immondes comme GladiatorBlack Hawk DownPrometheus et Exodus ou encore Hannibal ? Cela demeure un mystère pour moi. Un mystère vieux de trente ans, enrobé de smog et de pluie.

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